LA SALLE “OCCHIO CONTROCCHIO”
Le
mauvais œil est une malédiction censée
être lancée par un regard malveillant, souvent donné à une personne à
son insu. Il peut être aussi fait de façon involontaire. Les moyens pour éliminer le mauvais œil vont
d’une simple récitation de prières secrètes à de véritables rituels. Le plus
utilisé consiste à verser, dans une assiette
avec de l’eau, quelques gouttes d’huile d’olive et à réciter des
formules apprises la nuit de Noël. La forme prise par les gouttes d’huile
révèle le sexe du “jettatore”
(porteur de malheur) et la puissance de la malédiction.
Les pierres précieuses, les coraux et les
métaux étaient utilisés dans la magie pour protéger les gens et étaient cousus
dans les plis des vêtements, parfois eux-mêmes constituaient l’intérieur d’un « abitino »( petit portefeuille en tissu principalement de forme
rectangulaire comme les scapulaires). Les personnes , qui n’avaient pas les
moyens d’acheter des pierres précieuses, utilisaient des morceaux de silex,
d’oxydiane et de quartz trouvés dans le terrain. La pierre noire, ici exposée,
était utilisée par un magicien local pour traiter l’inflammation. On raconte
que lorsqu’on la passait sur les parties enflammées du corps, elle
attirait le mal à soi.
C’est une pommade obtenue en faisant macérer des ingrédients considérés comme magiques dans une substance grasse et épaisse comme le beurre, le suif ou la cire d’abeille. Cet onguent était utilisé par les “janare” pour voler et contenait du sang de bébé, de la graisse de mort et de la peau de crapaud, etc. Encore aujourd’hui, certains magiciens utilisent une pommade à base de graisse de mouton et une herbe particulière appelée "l’herbe de la science" pour guérir certains maux.
Le terme sorcière vient du latin Strix qui désignait l’animal nocturne, chouette ou hibou. On en a des traces dans la littérature latine depuis le IIe siècle av. J.-C. pour indiquer un être féminin assoiffé de sang d’enfants capable de prendre des formes nocturnes d’animaux et serviteur des forces du mal.
Le sciumiento était la fumigation d’herbes séchées, d’encens et de résines aromatiques utilisées pour créer des maléfices ou pour les chasser. Pour créer la malédiction, il fallait brûler rituellement des herbes, des branches, de l’encens noir et du sel ainsi que des objets ayant appartenu à la victime ou la représentant, et ensuite, il fallait disperser la fumée de l’extérieur vers l’intérieur. Pour éloigner la malédiction, par contre, il fallait brûler des herbes curatives et symboliques avec de l’encens blanc, la fumée était dispersée à l’aide d’une pelle spécifique, faite d’un seul morceau en fer sans clouage, vers les quatre directions et de manière circulaire, de haut en bas, de l’intérieur vers la porte de sortie.
Les ciseaux, avec les pointes ouvertes orientées vers le haut, représentent une coupure et une éventuelle interruption des forces malignes. On croyait que lorsque le feu sifflait, la maison était victime de mauvais sorts ou de rumeurs, pour les vaincre il fallait couper, symboliquement, les flammes et y jeter du sel. Couper la flamme aurait détruit la malédiction tandis que le sel l’aurait renvoyée
à celui qui l’avait lancée.
Pour démasquer les Janare, il fallait se placer sur la porte de l’église la nuit de Noël avec une faux cachée sous la veste. À la fin de la messe, les Janare étaient emprisonnées par une sorte de bouclier à l’intérieur de l’église et ne pouvaient en sortir qu’après avoir révélé leur identité.
La brusca est la brosse qui est encore utilisée, de nos jours, pour peigner les crinières des chevaux. Seulement la brusca bénie la nuit de Noël était en mesure de dissoudre les tresses des chevaux possédés par les Janare. Le terme “brusca” est tellement lié au monde magique que dans certains dialectes il indique la sorcière elle-même.
Déjà
à l’époque grecque, on attribuait aux objets de forme phallique une grande
puissance défensive contre toutes les forces du mal ainsi que la capacité de
générer le bien-être et la fertilité. Ce pouvoir était lié à la vigueur
sexuelle qui rappelait l’idée de fécondité et d’abondance. En exposition une
dent fossile, appelée dent du diable, ayant appartenu à un magicien de la
région.
Au contraire, à l’inverse, il pourrait attirer la malchance. Selon la tradition, en outre, il faut également qu'il soit trouvé par hasard pour qu’il puisse porter chance et fortune et que les
trous entourant le fer soient nombreux .
Les bougies pouvaient être utilisées pour des sortilèges d’amour (une bougie neuve et scellée), pour des maléfices (une bougie brûlée devant un mort) ou pour des magies bénéfiques (une bougie brûlée devant un autel).
il y a des objets avec des phrases d’amour et des outils pour le travail des femmes et pour la maison. On retrouve alors le don de tabliers brodés de motifs en coeurs, en étoiles, en branches avec des fleurs, des clés ou des images liées au couple pour annoncer le futur rôle de la femme en tant qu’épouse et mère. Porter des tabliers élégants ou des poches brodées pendant les fêtes et surtout la nuit de Noël et de Pâques était un rite très important dans notre région.