SANARE-FRA

Des herbes aromatiques, des épices, des légumineuses que nous utilisons tous les jours et qui étaient utilisées par les “Janare" pour leurs sortilèges.. Parmi celles-ci le millepertuis (Hypericum perforatum, également appelé « herbe de la Saint-Jean ») et “l’olio scacciadiavoli”, une huile qui pouvait chasser le diable. Un des sortilèges les plus redoutés était celui d’ensorceler le sang, c’est-à-dire de bloquer le sang. “L’olio scacciadiavoli” avait en outre, un excellent pouvoir cicatrisant. Facile à realiser, il suffisait de prendre, dans la nuit de la Saint-Jean, les fleurs d'Hypericus perforatum, les recouvrir d'huile d'olive et les garder 40 jours au soleil; après les 40 jours il fallait filtrer l’huile et on pouvait ainsi l’utiliser à des fins thérapeutiques.

Aujourd’hui appelée sage-femme, elle était considérée comme une sorcière donc on la craignait beaucoup. Elle était également connue comme la marraine ou la Saint-Jean. Étant donné la mortalité infantile élevée, les enfants étaient baptisés le même jour de la naissance et, dans de nombreux cas, la “vammana” était la seule qui participait au baptême et connaissait le prénom exact de l'enfant. On avait l'habitude de mettre un double prénom et d'enregistrer à la mairie seulement le premier. Cela donnait à la “vammana” le pouvoir unique de faire des sortilèges car c’était la seule à connaître le nom exact du nouveau-né. En outre, pour les services rendus, il fallait remercier la “vammana” et c’était elle qui choisissait comment elle voulait être payée et si elle n'était pas satisfaite l'enfant pouvait avoir des problèmes de santé.

Le soir de la Saint-Jean, il fallait prendre trois fèves. À la première, il fallait enlever complètement la peau, à la seconde, il fallait laisser moitié de la peau, et à la troisième, il fallait la laisser intacte. Ensuite il fallait les envelopper comme des bonbons avec trois papiers identiques, les mettre sous l'oreiller et y dormir dessus. Le matin, selon la fève tirée au sort, la personne pouvait rencontrer un mari riche si elle avait pioché la fève avec la peau, un mari aisé en piochant la fève avec la moitié de la peau , un mari pauvre pour la fève sans peau. Une autre interprétation parle de rencontre: la fève avec la peau on rencontrerait un homme, celle avec la moitié de la peau on pouvait rencontrer un homme au cour de l’année pour la fève sans peau on resterait seule.

Une coutume de la nuit de la Saint-Jean liée au chardon est d’en ramasser un, de le brûler, de le cacher dans une fissure sur le mur et le matin s'attendre à le voir vert et frais comme s'il venait d'être cueilli, si cela arrivait on pourrait tomber amoureux pendant l'année. D'autres témoignages, remplacent cependant le chardon par la rose. Dans certaines régions du Samnium, on raconte qu’une rose a été brûlée et qu’une famille de Pietrelcina transmet cette rose, qui se renforce de génération en génération. En plus, on croyait que chaque année, pendant la nuit de la Saint-Jean, une rose sauvage fleurissait et elle ne restait épanouie que pour la S.Jean; cette rose était considérée comme porte-bonheur, mais était jalousement gardée par des démons, qui auraient fait payer leur audace à quiconque tenterait de la cueillir.