La Salle “scongiurare” (“pour conjurer le mauvais oeil/les sortilèges”)

C'est une amulette qui servait à éloigner le mal. On prenait un rameau de Rue sur lequel on y accrochait des symboles. Les symboles pouvaient varier en nombre et en forme. Quand il y avaient 13 symboles on l’appelait ”tredicino”. Généralement on avait un porte-bonheur, quelque chose de sacré comme une image pieuse  ou un symbole qui rappelait le saint et le coq. Le coq avait une double valeur souvent confondue avec l’image du pélican ( le pélican est l’image du Christ qui se déchire la poitrine pour nourrir par son sacrifice ses petits), ou parce qu’il y avait la croyance que les animaux qui picorent étaient liés au monde des morts. Donc, accrocher au cou de l’enfant l’image du coq était un peu comme confier son petit à un ancêtre qui n’était plus là.

A Bénévent, il y avait la coutume d’offrir une clé aux enfants. La clé devait être une “clé mâle” c’est-à-dire fermée à la pointe. En offrant une clé, on donnait la possibilité de réussir à ouvrir toutes les portes qui se trouveraient symboliquement fermées le long du chemin.

C’était un autre moyen de protéger les enfants. On dessinait l’image du Saint ou de la Vierge sur un petit morceau de papier en soie et on le faisait avaler aux enfants.

 

C’est une petite pochette qui servait à éloigner les sorcières. On prenait un morceau de tissu et à l’intérieur on y mettait des dents de chien, l’ ennemi mortel du chat qui par contre était un animal sacré pour les sorcières.

 
 
 

Cette baguette était utilisée par un sorcier de la région pour identifier les sorcières. On dit que les femmes qui la prennent dans les mains  et qui s’évanouissent sont des sorcières. De plus, cette baguette a une particularité : si elle est noircie par la flamme, le jour suivant elle retrouve sa couleur originale.

Nous nous trouvons devant l’image de “Notre-Dame des Grâces” et de  “Notre-Dame de la Route”. Notre-Dame des Grâces est vénérée ici à Bénévent et entre dans la catégorie des Madones du lait tandis que Notre-Dame de la Route est vénérée à San Lorenzo Maggiore et son sanctuaire s’élève où jaillit le torrent des janare : c’est une Vierge Noire. Les deux madones appartiennent aux madones du blé. Dans le passé, on faisait des fêtes en leur honneur. Ici, à Bénévent, la tradition a été perdue tandis qu’ à San Lorenzo Maggiore elle se poursuit encore. Des épis de blé sont offerts, récoltés à la main ou avec une moissonneuse, et portés à l’église. Le blé est ensuite battu et vendu. Dans le passé, avec la vente du blé on aidait les familles les moins aisées.

 

Sur cette planche, il y a une série d'objets, beaucoup sont d'usage courant, utilisés pour obtenir les confessions des femmes considérées comme des sorcières. Avec la publication du "Malleus Malleficarum" en 1487 par les frères dominicains Jacob Sprenger et Heinrich Institor Kramer, on a eu le début d’une véritable persécution des sorcières

 

Cette expression dérive du latin“ex voto suscepto » signifiant « selon la promesse faite », désigne une formule apposée sur les objets offerts dans les sanctuaires pour remercier le destinataire (Dieu, Notre-Dame, un Saint)  du don pour avoir accompli une prière.

Nous avons décidé de mettre deux “ex-voto” en particulier : la main et la tresse. Les ex-voto ne correspondent pas toujours à la partie guérie, mais ils cachent souvent une symbologie importante. La tresse et la main indiquent souvent des remerciements liés à une concession de fécondité. La main peut être comparée à la main phallique et la tresse à un don de féminité obtenu. La tresse est également importante car on raconte  qu'elle éloignait les mauvaises pensées. C'était une façon d'encourager les filles à avoir les cheveux bien coiffés et attachés. Les femmes aux cheveux défaits étaient souvent comparées aux sorcières.

Le texte près du mur décrit l'emplacement du noyer : sur le grand caillou qui se trouve le long de la route qui va de Bénévent  à Pietrelcina (document de 1280 retrouvé à l'Obituarium San Modesto de Bénévent).